Conseils de lecture
Terrible assension et terrible chute de Tudor Théodoros, dernier empereur d'Ethiopie.
Quelle vie et quelle plume!
Tout en pudeur Gael Faye revient sur le génocide du Rwanda. Jacaranda met en lumière la mémoire, l'oubli; l'impossible?, mais nécessaire besoin de libérer la parole, afin sinon de comprendre, de crever l'abcès qui ronge la société, pour que enfin, peut-être les générations futur puissent vivre librement.
La Danse des oubliés, de Johanna Krawczyk aux Editions Heloïse d’Ormesson
Belle-Rose est un petit village savoyard où tout le monde se connaît. Aux abords y coule une rivière, L’Eau-Rouge. Un jour le corps de Maude, une jeune adolescente est retrouvé dans le cours d’eau. Personne n’a rien vue. Luce la grande sœur se met alors en quête de vérité et se heurte au silence. Pour avancer le jeune fille va devoir demander l’aide du « Maudit » le pariât du village.
Johanna Krawczyk pour son second roman nous offre un récit haletant et poétique dans le huis-clos de ces villages où il ne se passe jamais rien...
Les Hommes manquent de courage, de Mathieu Palain aux Éditions de l’Iconoclaste
« Maman, viens me chercher ». Ainsi commence l’histoire, lorsqu’un adolescent appel sa mère au milieu de la nuit. Elle n’avait pas de nouvelles de lui depuis des jours et nuits, quand il appelle elle vient. Sur le chemin du retour, le fils livre un terrible secret. Finalement on ne rentre pas, non, la route continue. S’entament alors un dialogue mère-fils qui devra durer jusqu’au petit matin.
Mathieu Palain comme à son habitude réussi à concilier sa plume romanesque et journalistique. Inspiré d’une histoire vraie ce roman fait écho à son précédent texte ;« Nos Pères, nos frères, nos amis », questionne notre société sur le rôle des hommes et la domination masculine.
Véronique Olmi raconte, dans Le Courage des innocents, le parcours de Ben, figure engagée auprès des enfants. Le roman se scinde en deux parties: la première expose comment le protagoniste apprend que son demi-frère, de dix ans son cadet, a été placé dans un centre social d'accueil, et comment il va le chercher, ses combines pour entrer en contact avec lui. C'est malin, c'est doux, plein de bons sentiments, ça fait du bien. La seconde partie est plus difficile pourtant: dix ans plus tard, à notre époque, Ben, impliqué dans une association humanitaire pour l'accueil des réfugiés ukrainiens, décide de s'embarquer sur un coup de tête dans un bus pour rejoindre le pays envahi. On découvre avec lui la réalité de la déportation d'enfants ukrainiens par les russes, les moyens de désinformation mis en place sur les réseaux sociaux, la violence des soldats... L'écriture de Véronique Olmi est empathique, précise, on y sent un travail de recherche presque journalistique. L'autrice délivre ici un roman fort.