Stan Kenton

Voici réunie, en deux copieux CDs, la crème de la crème de la production phonographique du plus éclatant, du plus retentissant des grands orchestres de l’histoire. Mais également du plus discuté. La critique en effet ne le ménagea point et on put lire, au fil des quatre décennies de son existence, des condamnations sans appel d’une partie de son oeuvre qu’on a vite oubliée, mais aussi des palanquées d’ânerie à propos d’une musique dont on peut apprécier aujourd’hui, au calme, les innombrables séductions. Kenton savait en effet discerner, choisir et mettre à son service, les meilleurs compositeurs, arrangeurs et solistes. Les grandes années de son orchestre sont celles où les riches partitions de Bill Holman, Bill Russo, Gerry Mulligan, Shorty Rogers et quelques autres servaient d’écrins à une multitude de grands jazzmen alors établis en Californie : parmi ceux-ci, les trompettistes Conte Candoli, Buddy Childers, Maynard Ferguson, les trombonistes Frank Rosolino et Carl Fontana, les saxophonistes ténor Richie Kamuca, Zoot Sims, Bob Cooper, Bill Perkins, les batteurs Shelly Manne, Stan Levey et Mel Lewis, les altistes Art Pepper et Lee Konitz, ce dernier génial dans chacune de ses échappées...