Vive la 5e !, 3, La fête de fin d'année
EAN13
9782700236729
ISBN
978-2-7002-3672-9
Éditeur
Rageot
Date de publication
Collection
Rageot poche (3)
Séries
Vive la 5e ! (3)
Nombre de pages
153
Dimensions
18 x 12 cm
Poids
158 g
Langue
français
Code dewey
804
Fiches UNIMARC
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3 - La fête de fin d'année

De

Rageot

Rageot poche

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SOMMAIRE

Une petite beauté

Cooool camouille

Tournez manège !

Bisou baveux

Dans le décor

Fixation sur les félicitations

Les vedettes en répèt

Déshabillez-moi

Carton à la générale

L'interview du siècle

Les fleurs du crooner

Le trac attaque

Demandez le programme

Nono pour vous ce soir

Caméra baladeuse

Un show très chaud

La palme d'or du crétin

Les fêlés de la fête

Les coulisses de l'histoire

Sortie des artistes

Illustrations : Isabelle Maroger.

978-2-700-23672-9

ISSN 1772-5771

© RAGEOT-ÉDITEUR–Paris, 2009.

Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Loi n° 49-956 du 16-07-1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

Du même auteur, dans la même collection :

Vive la 6e !

Ma première boum
Rendez-vous à la patinoire
Avertissement de conduite
Un cœur en vacances

Vive la 5e !

Un jeudi à la mer
Le voyage en Angleterre

Une petite beauté

On entamait notre cinquième tour de cour quand soudain ma copine Malika s'est arrêtée. Elle a détaché tranquillement sa pince à cheveux et elle a soupiré :

– Attends dix secondes, je me refais une petite beauté.

– Maintenant ?

Qu'est-ce qu'elle s'imaginait ? Qu'une dizaine de paparazzi se bousculaient aux grilles du collège pour la photographier ? Déjà du rose à lèvres et un débardeur à dentelles, ce n'était pas indispensable pour quarante minutes d'endurance.

J'ai jeté un coup d'œil vers le prof de gym. Il était capable de nous faire recommencer à zéro pour une petite pause de rien du tout. La pince coincée entre les dents, Malika a lancé :

– Pas de chouchis, il ch'occupe pas de nous.

En effet, le prof avait les yeux rivés sur son nouveau chronomètre multifonctions.

Malika a enroulé soigneusement ses cheveux au sommet de sa tête, elle a frotté ses lèvres l'une contre l'autre pour étaler le rose qui lui restait sur la bouche et elle a soufflé :

– Pause pipi ?

J'étais certaine qu'elle n'avait pas plus envie de faire pipi que moi. Je me suis exclamée :

– Allez, courage ! On est presque à la moitié !

– On n'est qu'à la moitié, nuance, m'a-t-elle interrompue en fixant la pince sur son crâne.

– C'est ce que je viens de te dire, il ne reste plus que la moitié à courir...

– Non, il reste ENCORE la moitié.

Malika a toujours le dernier mot. Je n'ai pas insisté.

Elle a libéré quelques mèches de cheveux près de ses tempes.

– Ça y est ? ai-je demandé.

– Ça y est pas.

– Ça y sera quand ?

Elle a rigolé en secouant ses mèches :

– Quand les chronos auront des dents !

Puis elle a défait une tennis pour enlever un caillou invisible et elle a replié le bas de son jogging en expliquant :

– J'ai les mollets qui gonflent. Pas les chevilles, hein ! Les mollets !

J'ai essayé de rester zen, l'œil rivé sur le prof de gym accroché à son chrono.e9782700236729_i0002.jpg

Enfin, Malika a accepté de redémarrer. Quarante minutes d'endurance, ça se joue dans la tête, pas dans les mollets. Il suffit de laisser son esprit délirer sur les événements de sa vie. Par exemple, le spectacle de fin d'année, l'arrivée des correspondants allemands. La scène du Médecin malgré lui qu'on a prévue de jouer avec Malika et qui sera un vrai succès. Rémy époustouflé par mes performances d'actrice...

Alors on oublie tout : les pieds qui chauffent, les mollets qui tombent en ruine, les cuisses qui réclament à chaque banc de s'asseoir, le cœur à toute vapeur prêt à déborder de la cage thoracique en ébullition et les questions de mademoiselle Malika sur son look de face, de dos et de profil.

– Sport et beauté, c'est possible ! clame-t-elle sans arrêt.

Moi je ne trouve pas que ce soit très glamour de courir dans la cour du collège un mardi de juin sous un soleil qui vous suit comme un projecteur de cinéma. Mais le pire, c'est de passer devant la salle 8 des quatrièmes qui ne perdent pas une miette du spectacle. Parce que, parmi les quatrièmes de la salle 8 le mardi à dix heures, il y a Rémy. Le beau Rémy... Celui qu'on n'a pas du tout envie de rencontrer en survêt-sueur un mardi à dix heures.

Cooool Camouille

Charlotte nous a doublées, la foulée à ras le bitume, en bredouillant. On aurait dit qu'elle téléphonait d'un portable sous un tunnel :

– Trop dur, rhhhaaa, peux plus, vais craquer, mes jambes, compote, chauuuud...

– Pareil, a approuvé Malika façon SMS. J'irais bien boire un coup aux toilettes avant de me transformer en banane séchée !

– Moi aussi, manger, banane, a répliqué Charlotte toujours prête à faire une pause grignotage malgré ses bonnes résolutions.

On arrivait au niveau de la salle 8, celle des quatrièmes, celle de Rémy. Mon cœur s'est accéléré. Moi aussi tout à coup, j'ai ressenti le besoin de faire une pause quelque chose, pipi, banane ou n'importe quoi.

– Cooool Camouille, a dit Malika. Il ne te regarde pas.

– Tu crois ?

J'ai ralenti. Rémy semblait concentré sur son classeur. Il nous avait envoyé un clin d'œil lors de notre premier passage, quand j'avais encore un visage à peu près humain et, depuis, il n'avait pas relevé la tête.

– Il pourrait quand même nous encourager ! s'est-elle exclamée. Vous êtes fâchés ?

– Non, non.

– Tout va bien entre vous, rassure-moi Camille.

– Super.

Malika ne pouvait pas comprendre. Pour elle l'amour c'est pot de colle et rouleau de scotch du matin au soir. Son petit Antoine, elle ne le quitte pas d'une semelle depuis le retour d'Angleterre. Rémy et moi, c'est tout le contraire. Dès notre retour, on s'est mis d'accord sur le fait que notre relation devait rester discrète. On sort ensemble, c'est notre vie privée. Pas la peine de s'afficher enlacés en couverture du journal du collège.

Mais depuis notre accord, c'était comme si on ne sortait plus ensemble. On ne se proposait pas de rendez-vous à l'extérieur. Notre relation se limitait à un clin d'œil par-ci, un effleurement de la main par-là. Le jour où on s'est retrouvés en tête-à-tête dans un manège était une exception. Et je préfère ne pas en parler tellement j'ai été ridicule.

– Sinon tu as le choix, a suggéré Malika. Cent cinquante garçons de la sixième à la troisième prendraient bien sa place.

Moi je ne voyais que lui au milieu des cent cinquante garçons de ce collège, lui... Rémy.
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