Vive la 5e !, 2, Vive la 5e Tome II : Le voyage en Angleterre
EAN13
9782700233476
ISBN
978-2-7002-3347-6
Éditeur
Rageot
Date de publication
Collection
Rageot poche (2)
Séries
Vive la 5e ! (2)
Nombre de pages
151
Dimensions
18 x 12 cm
Poids
156 g
Langue
français
Code dewey
804
Fiches UNIMARC
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2 - Vive la 5e Tome II : Le voyage en Angleterre

De

Rageot

Rageot poche

Indisponible

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SOMMAIRE

Passeport passion

Let's go

Des progrès en langue ?

In english, now

Welcome to London

Même pas un rêve

Big Ben blues

Une petite vacherie sympa

SOS, copine en détresse

Urgences story

Princesse Camille

Harry Ploteur

Leçons d'amour cru

Détournement de conversation

Camille, as-tu du cœur ?

Faites la fête, pas la tête

Back to Paris

Illustrations : Isabelle Maroger.

978-2-700-24011-5

ISSN 1772-5771

© RAGEOT-ÉDITEUR–Paris, 2009.

Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Loi n° 49-956 du 16-07-1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

Du même auteur, dans la même collection :

Vive la 6e !

Ma première boum
Rendez-vous à la patinoire
Avertissement de conduite
Un cœur en vacances

Vive la 5e !

Un jeudi à la mer
La fête de fin d'annéee9782700240115_i0002.jpg

Passeport passion

Les cinquièmes et les quatrièmes étaient réunis autour du pilier « Informations » de la gare du Nord. Je reconnaissais Antoine, Paolo, Jessie, mais je ne voyais pas Malika. Pourtant je n'étais pas en avance, mon père avait mis des heures à se garer. Soudain, j'ai entendu une voix me chuchoter à l'oreille :

– Hello, Caillou ! How are you ?

Je me suis retournée d'un coup. Ma copine venait de franchir les portes vitrées. Un grand sourire illuminait son visage. Elle portait ses Converse montantes à fleurs et sa doudoune orange dénichée aux soldes le week-end dernier. Elle m'a sauté au cou si fort que mes sacs sont tombés par terre.

– C'est génial, c'est génial ! s'est-elle écriée.

– Quoi ?

– De partir ! Tu imagines ? Huit jours d'aventures à l'autre bout du monde !

– En Angleterre, n'exagère pas.

– Je n'exagère pas, Camille ! Le dépaysement va être total ! À notre retour on ne sera plus les mêmes. On parlera couramment anglais. On ne comprendra même plus ce que diront nos parents !

– Surtout quand on vous demandera de débarrasser la table ou de ranger votre chambre ! a lancé mon père, l'air amusé.

On a éclaté de rire. Malika m'a enfoncé ses ongles pointus dans les bras. Là, j'ai compris que je ne rêvais pas. J'étais bien au pied du pilier « Informations » de la gare du Nord, prête à partir de l'autre côté de la Manche avec ma meilleure copine depuis la sixième.

Du bout de l'index, j'ai remonté mes lunettes sur le nez. Rémy, où es-tu ?e9782700240115_i0003.jpg

Antoine s'est approché de nous, un prospectus sur l'Eurostar à la main. Comment arrivait-il à respirer avec une chemise fermée jusqu'au cou ? Je suffoquais pour lui.

– Vous vous rendez compte, un tunnel si long ! s'est-il exclamé.

Malika l'a fixé droit dans la pupille et a répliqué :

– Pourquoi tu viens nous parler de tunnel alors qu'on a un milliard de choses à se raconter, Camille et moi ?

Antoine ne s'est pas démonté.

– « Creusé à 50 mètres de profondeur, le tunnel parcourt près de 38 km sous l'eau. » 50 mètres de profondeur, 38 km sous l'eau, a-t-il répété, très impressionnant, non ?

– Très, a acquiescé ma copine d'un ton sec.

– Ils ont mis huit ans à le construire ! Huit ans ! Quand je pense qu'on va passer trente-cinq minutes au milieu des petits poissons, sans voir la lumière du jour.

– Antoine, stop ! a crié Malika. Stop !

Puis elle est partie rejoindre ses parents et son frère Farid qui ne pouvait pas venir à Londres à cause de sa jambe dans le plâtre, me laissant seule avec Antoine pour un cours soporifique sur le tunnel sous la Manche.

– J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? s'est-il inquiété.

– Tu connais Malika, parfois elle a des réactions imprévisibles ! ai-je répondu pour le rassurer.

Il est resté à côté de moi, aussi raide et froid que le pilier d'informations. Moi je ne tenais pas en place et j'examinais les alentours. Rémy, es-tu là ?e9782700240115_i0004.jpg

Le silence devenait pesant. Antoine rangeait son prospectus dans la poche intérieure de son blouson quand Littlebit, notre prof d'anglais, s'est approché de nous.

– Cartes d'identité ou passeports et autorisations de sortie du territoire, s'il vous plaît. Je vérifie les papiers avant de partir. Excepté les petits mots doux...

Les boutons d'acné sur le visage d'Antoine se sont mis à clignoter à l'idée qu'on puisse s'échanger des mots doux.

En tendant mes papiers au prof d'anglais, je n'ai pas pu m'empêcher de loucher sur son nez que j'avais rarement vu de si près. Il n'était pas si petit que ça, Malika exagérait.e9782700240115_i0005.jpg

Parce que Littlebit, ce n'est pas son vrai nom. En vérité, notre prof d'anglais s'appelle M. Moulin. Littlebit, c'est le sobriquet sorti de l'imagination de ma copine un matin de l'année dernière où elle cherchait un surnom à chaque prof. Son raisonnement était simple : tout est proportionnel chez un homme. La taille du nez, des pieds, des doigts et le reste. Comme elle trouvait que M. Moulin avait un petit nez, elle l'a appelé Littlebit.

Le prof a coché nos noms sur sa feuille et il a eu une mimique étrange que j'avais déjà remarquée lorsqu'il est contrarié : il a gonflé les narines à bloc.

– Il ne manque plus que Charlotte. Vous ne l'avez pas vue ?

On a secoué la tête pour dire que non. Elle était sûrement près d'un distributeur de sucreries, dans une boulangerie ou un kiosque à bonbons.

Et puis mon cœur a palpité. S'il ne manquait plus que Charlotte, ça voulait dire que Rémy était bien parmi nous. Mais où ?e9782700240115_i0006.jpg

Let's go

J'avais à peine repris ma recherche du beau Rémy que mes parents m'ont sauté dessus pour m'asséner une série de recommandations.

– Amuse-toi bien.

– Et sois sage.

– Reste discrète dans ta famille d'accueil.

– Et n'hésite pas à poser des questions. Il faut parler, parler, parler.

– Mange de tout et adapte-toi à leurs coutumes.

– Mais n'oublie pas que la cuisine française est meilleure que la leur.

Face à ces messages contradictoires, mon disque dur cérébral a décidé de faire comme il voudrait.

Heureusement, mon petit frère Tom a interrompu mes parents sinon ils auraient continué jusqu'au départ du train.

– Tu me rapporteras un souvenir ? a-t-il demandé.

– Promis.

J'ai fait claquer une bise sur chacune de ses joues, geste rarissime entre nous. On a finalement peu l'occasion de s'embrasser entre frère et sœur. Puis j'ai dit au revoir rapidement à mes parents. Je n'aime pas les adieux interminables.

Je m'apprêtais à rejoindre Malika lorsque mon père s'est exclamé en fixant quelqu'un derrière moi :

– Bonjour, jeune homme !
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