De neige, d’or et d’azur, L’oeuvre céramique de Chu Teh- Chun

• Célèbre institution créée par le roi Louis XV au XVIIIe siècle, la Manufacture nationale de céramique de Sèvres a su prolonger sa fabuleuse histoire jusqu’à nos jours en invitant au fils des années de nombreux artistes à venir dialoguer avec un patrimoine prestigieux : les céramiques en bleu de Sèvres fabriquées en ce lieu depuis trois siècles. En mars 2007, l’ artiste chinois Chu Teh-Chun est convié, deux histoires vont alors se fondre.Plus de 2000 toiles ont précédé cette rencontre avec Sèvres, un nombre encore plus considérables d’encres, et seulement de très rares expérimentations céramiques, notamment en 1998 dans un atelier proche de Taipei et en 2002 dans l’Yonne.Sur le velouté satiné de la porcelaine de Sèvres, l’artiste a inventé un dialogue magnifique entre art européen et art de l’Orient. 57 vases ont ainsi été réalisés : l’univers poétique de Chu Teh-Chun a retrouvé ici le processus créatif présent dans sa peinture ; tout n’est que de neige, d’or et d’azur.

• Admis à 15 ans à l’Académie des beaux-arts de Hangzhou, Chu Te-Chun y apprend les techniques européennes de la copie de plâtre et l’étude de modèles vivants, fasciné en même temps par la calligraphie et les maîtres chinois de l’art du paysage. Il parcourt la campagne chinoise pendant un an durant la guerre alors qu’il est soldat. Cette immersion dans la nature va faire naître chez lui une sensibilité aiguë pour l’espace, une approche panthéiste de la nature.Arrivé en France en 1955, il rencontre Nicolas de Staël et évolue vers une œuvre de plus en plus abstraite, où tout n’est plus que traits, taches, matières, structurés par le vide, l’espace blanc.Conservateur général du patrimoine au musée Guimet, à Paris, Jean-Paul Desroches est commissaire de nombreuses expositions sur l’art asiatique et auteur entre autres de Chine, trésors du quotidien et Confucius, la vie bien étrange d’un grand sage.