Pression atmosphérique

L'écrivain québécois devenu célèbre en passant par la Lorraine

Sa notoriété est née en Lorraine avant de percer sur le marché littéraire
canadien. L'écrivain québécois Jean-François Leblanc a publié ses premiers
polars aux éditions La Valette à Abreschviller. Sa trilogie a cartonné.
Aujourd'hui, il sort son quatrième roman, Pression atmosphérique, chez Robert
Laffont au Québec. Enfin prophète en son pays.

C' est en passant par la Lorraine que les talents de l'écrivain québécois
Jean-François Leblanc ont été révélés il y a une douzaine d'années. " Une de
mes filles était partie étudier à l'Université de Montréal et Jean-François
Leblanc était sur les mêmes bancs. Il avait un manuscrit et ma fille lui a dit
que j'avais une maison d'édition. C'est comme ça que je l'ai publié ", se
souvient Jean-Pierre Schlégel, à la tête de la maison d'édition indépendante
La Valette à Abreschviller, près de Sarrebourg.

Les lecteurs de Moselle-Sud ont d'emblée accroché à l'écriture des polars de
Jean-François Leblanc. Son style cinématographique et poétique, son univers
déstabilisant, cruel et profondément humain.

L'auteur n'a pas peur d'aborder le thème de la pédophilie, tel un acte de
protestation. Pour dénoncer, car " faire semblant, c'est mourir. "

Des milliers d'exemplaires de sa trilogie ont été vendus : Le sang des forêts,
La sentence de juillet, Le labyrinthe des mirages, publiés chez La Valette.

Un prix à Lunéville
Avec le premier tome, Jean-François Leblanc avait remporté le Prix Léopold du
Salon du livre à Lunéville en 2013. " C'était la première fois que ce prix
était décerné à l'unanimité du jury ", fait valoir l'éditeur.

Des lauriers comme point de départ d'une popularité montant en flèche sur le
marché français. Le jeune écrivain se fraye une renommée au gré des salons du
livre et dédicaces en librairie, de Vasperviller à Metz, de Sarrebourg à
Strasbourg et Nancy.

Le réseau de librairies spécialisées dans les romans policiers distribue
toujours ses livres, notamment à Strasbourg et Lyon.

Conjurer la violence
" L'auteur entraîne les lecteurs dans une intrigue haletante, réputée fictive,
bien écrite, poétique, il marque les imaginaires. La puissance poétique de son
style, l'audace de ses récits, le dénouement de ses enquêtes, voilà de quoi
méditer sur l'irruption de la violence dans nos vies et sur les remèdes que
l'on se doit d'adopter pour la conjurer ", livre l'éditeur Jean-Pierre
Schlégel.

De la poésie pure, Jean-François Leblanc en a composé un bouquet en 2011 dans
un recueil intitulé Rouges, aux Éditions du Noroît à Montréal. Ces textes ont
connu un beau retentissement jusqu'à Oran en Algérie et Mohammedia au Maroc,
qui les ont intégrés dans leur catalogue universitaire.

Un roman contemporain
L'écrivain était presque plus connu à l'étranger qu'en son pays, le Québec, où
il enseigne le français et la littérature. Le cordonnier mal chaussé est
désormais une pointure au Canada. Jean-François Leblanc publie son quatrième
roman intitulé Pression atmosphérique, aux Éditions Robert Laffont Québec.

Le livre est distribué en France et en Europe. Les premiers lecteurs ont
pleuré, ri, souri, aimé les personnages.

" L'écriture de ce roman provenait du désir de parler de réconciliation
concernant des conflits intergénérationnels propres à une famille canado-
américaine. Le roman campe toute son action sur plusieurs décennies, couvrant
une multitude de générations, réparties d'un océan à l'autre, du Pacifique à
l'Atlantique ", dévoile Jean-François Leblanc.

Ce livre réfléchit aux familles déchirées, aux plus profondes ruptures
familiales en se demandant si elles peuvent devenir synonymes d'amour. " On y
évoque de larges pans de l'histoire du Canada, de l'Exposition universelle de
1967 aux turbulences contemporaines, concernant les enjeux climatiques,
économiques, technologiques et politiques, en passant par le scandale des
pensionnats autochtones dédiés à l'assimilation des Premières Nations, où des
générations d'enfants ont été battues, violées et assassinées. "

Avec humilité, le quadragénaire avoue qu'il ne serait jamais parvenu à cet
ouvrage sans ses premières expériences vécues dans le roman noir en Moselle. "
Mes tournées en Lorraine ont été très importantes pour moi. Les salons et les
librairies régionaux ont fait en sorte de me forger. "