La guerre en question
EAN13
9782402282086
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Gallimard)
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

La guerre en question

FeniXX réédition numérique (Gallimard)

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782402282086
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    7.99

  • Aide EAN13 : 9782402615419
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    7.99
Depuis qu’une « Russie extérieure », conquise sur l’Europe, nous refoule vers
l’Atlantique, la Question d’Occident est à l’ordre du jour. Sous peine de
périr, l’Occident doit connaître la guerre psychologique sans merci que lui
fait le système stalinien. En voici les principes : La politique est
l’ensemble des actions - guerrières ou non - par lesquelles on se flatte de
faire régner sur la planète le communisme - donc le nouvel Empire Russe. Le
recours - ou non - à la guerre proprement dite, la forme de guerre adoptée :
questions de pure et simple opportunité. Générale ou localisée, la guerre, au
sens militaire du terme, n’est, quand elle se produit, que la manifestation
dépourvue d'ambiguïté d’une manière d’être fondamentale du bolchevisme
totalitaire, organiquement incapable de ne pas chercher à démolir ce qu’il ne
peut pas dominer, de ne pas fomenter inlassablement la perte des sociétés
ouvertes (celles où l’on peut encore entrer et d’où l’on peut encore sortir).
Bref, jusqu’ici, inapte, quoiqu’il dise, à coexister. Or vivre, c’est vivre
avec. L’histoire actuelle se déroule sur ce fond de « guerre psychologique »
(dont l’offensive de paix sur long parcours n’est qu’une forme particulière).
Ceux qui mènent cette « guerre psychologique » n’entendent pas seulement
détruire l’adversaire en tant que force organisée, mais aussi lui ôter toutes
ses raisons de vivre et d’espérer. Le moyen d’y parvenir est d’exploiter
systématiquement les contradictions de cet adversaire. A chaque contradiction
des sociétés ouvertes correspond un mode d’action de l’entreprise stalinienne.
Mais le nouvel Empire Russe est une réalité. Malgré qu’en aient ses maîtres,
cette réalité n’est pas plus impénétrable à l’esprit scientifique que
n’importe quel autre phénomène. Le système stalinien ne réussit pas à cacher
ses contradictions que seules la rigide armature totalitaire et la terreur
empêchent d’éclater - et nous savons, entre beaucoup d’autres choses - quelles
sont les « catégories bénéficiaires » et quelles sont les « catégories
victimes » du système : le soi-disant communisme a perdu le monopole de la «
bonne conscience de gauche » ; il est en train de perdre le monopole de la
subversion. Dès lors, à chaque contradiction du système stalinien correspond
un mode d’action possible des sociétés ouvertes. Mais comment faire pour
écarter et la guerre et la victoire sans guerre du système stalinien ? Notre «
monde » est divisé. Si reprendre l’initiative est une question de vie ou de
mort pour l’Occident, qui la reprendra ? Toute action suppose un sujet. (les
succès du stalinisme sont venus de ce qu’il est un à l’échelle planétaire, et
qu’il a entrepris, sur tous les plans, la conquête d’un monde divisé). Jules
Monnerot, après avoir décrit successivement les contradictions des sociétés
ouvertes et celles du monde totalitaire, pose en termes actuels la question de
la guerre - et la réponse - qui découle de la question, ne manque sans doute
pas d’audace. Mais il est des conjonctures où l’audace peut être la sagesse
même.
S'identifier pour envoyer des commentaires.