L'oeil-de-chat
EAN13
9782374637242
Éditeur
La Gibecière à Mots
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'oeil-de-chat

La Gibecière à Mots

Livre numérique

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    2.49
Fortuné du Boisgobey (1821-1891)

"Le jour venait de se lever, blafard et triste.

Paris – le Paris qui travaille – s’éveillait.

Les ouvriers descendaient des hauteurs de Montmartre, la pipe à la bouche et
le pain sous le bras. Les petites couturières trottinaient vers l’atelier où
elles vont pousser l’aiguille jusqu’à la nuit pour gagner quelques sous.

C’est l’heure où les viveurs à outrance rentrent chez eux.

Un fiacre montait lentement la rue du Rocher, un de ces affreux fiacres,
attelés d’une rosse poussive, qu’on trouve, sur le tard, à la porte des
cercles et des restaurants fréquentés par les soupeurs.

Au fond de ce véhicule délabré, qui sonnait la ferraille, un jeune homme
sommeillait, en mâchonnant un cigare éteint : un grand garçon, très brun,
engoncé dans un paletot dont il avait relevé le collet pour cacher sa cravate
blanche, car il était en tenue de soirée et, à ses traits fatigués, on voyait
bien qu’il ne s’était pas couché.

Il avait baissé une des glaces de la voiture, probablement parce qu’il
éprouvait le besoin de respirer l’air frais du matin, après avoir veillé
longtemps dans un lieu empesté par la fumée du tabac, et quand il entrouvrait
les yeux, secoué par un cahot, il regardait vaguement les passants qui
filaient sur les trottoirs.

Et il lui arrivait d’envier le sort de ces esclaves du labeur que la nécessité
de gagner leur pain quotidien forçait à courir les rues dès l’aube ; il lui
arrivait de souhaiter d’être à leur place, lui, le riche désœuvré, déjà las de
vivre sans but.

Il faut dire tout de suite que ces aspirations à une existence régulière lui
venaient à la suite d’une grosse perte de jeu et qu’il ne pensait pas
sérieusement à se convertir.

À vingt-cinq ans on n’y songe guère, quand on a quarante mille francs de
rente, un nom sonore, des relations brillantes, des succès dans tous les
mondes et une santé de fer."

Une mystérieuse femme masquée s'introduit précipitamment dans le fiacre occupé
par Maxime de Chalendrey car elle est suivie ; elle lui demande de l'amener
jusqu'à un lieu de Paris très peu recommandable... De quoi aiguiser la
curiosité de Maxime ! Mais la curiosité est un vilain défaut...
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