Corps intermédiaires, marchands et vignerons en Languedoc 1704-1939
EAN13
9782354122973
Éditeur
Presses Universitaires de Perpignan
Date de publication
Collection
Études
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Corps intermédiaires, marchands et vignerons en Languedoc 1704-1939

Presses Universitaires de Perpignan

Études

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La réflexion sur les corps intermédiaires a connu une longue phase de
désintérêt, voire de désaffection en raison de l'image passéiste des
corporations associée à la société d'Ancien Régime et aux expériences
corporatistes des régimes autoritaires de la première moitié du XXe siècle.
Supprimés et interdits en 1791 (décret d'Allarde, loi Le Chapelier), ils
étaient tenus pour des obstacles rédhibitoires à la liberté, à l'exercice des
droits naturels, à l'intérêt général, à la relation entre les volontés
individuelles et l'État qui ne saurait tolérer des intermédiaires surtout
s'ils s'affichent autonomes. Il fallut attendre les lendemains de la
célébration du bicentenaire de la Révolution pour que la réflexion historique
se revivifie. Yves Mény, Pierre Rosanvallon revisitèrent alors la notion de
corps intermédiaires, en amont comme en aval de la Révolution et jusqu'au
temps présent. Fruit de travaux conduits sur le terrain languedocien,
notamment dans le domaine de la viticulture si essentiel pour l'économie
méridionale, cet ouvrage expose des cas particuliers prenant valeur générale.
La cohérence d'une réflexion collective menée des premières années du XVIIIe
siècle jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale et l'attention portée
aux conduites des populations donnent à l'étude des corps intermédiaires la
densité des faits humains replacés dans la continuité des siècles. L'attention
est attirée sur les continuités et les ruptures dans les stratégies
organisationnelles de la société, l'irruption de nouveaux corps intermédiaires
venant renouveler espoirs et énergies. La parole est aux acteurs de
l'économie, non à ses théoriciens. Opératoire, le concept « corps
intermédiaires » fait saisir la rapidité avec laquelle ils se constituent dès
que la loi le permet : échec de la Révolution, plus exactement d'une utopie de
la liberté qui faisait son lit au libéralisme économique, ou horreur du vide
de la société qui ne saurait fonctionner sans corps intermédiaires ? Une
partie de la réponse se trouve dans les cahiers de doléances de 1789. La
puissance publique, dès 1801, procéda elle-même à la création des conseils de
commerce inspirés des Chambres de commerce du XVIIIe siècle. Entre les
individus et l'État, se développent de nouvelles interactions. La diversité
des désignations (syndicats professionnels et interprofessionnels,
institutions de lobbying, régions économiques, ou Confédération Générale des
Vignerons [CGV] qui fut la réponse la plus efficace et originale à la grande
crise viticole de 1907) montre, s'il en était besoin, combien les corps
intermédiaires sont présents dans les champs économique, social et politique
sans que l'on discerne toujours clairement ni leurs formes et moyens d'action
ni leur influence.
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