La divinisation du Moi

La période est sombre : conflits et catastrophes déferlent dans les médias,
débordés par ce flot recouvrant le réel d’un voile inquiétant.
Le coupable idéal est néanmoins trouvé : l’individualisme triomphant et son
principal représentant, le Moi (l’ego), dont Pascal affirmait qu’il était
haïssable.
Un tel verdict n’est pas suffisant. En effet, comme c’est le cas pour tout
condamné, il est utile d’en avoir une claire compréhension si l’on veut en
saisir les principaux ressorts. Car on ne va pas se passer du Moi ni, surtout,
de ses prouesses lorsqu’on veut envisager des solutions aux problèmes évoqués.
Alors que les systèmes symboliques, religieux et politiques s’effritent, il
faut se pencher sur ce qui engendre ces obsessions récurrentes : sécurisation,
identitarisme, refus de la mort, discours justificateurs.
C’est à cela que s’intéresse cet ouvrage, en analysant la formation et le
développement du Moi, afin d’en dénicher le génie tout autant que les
outrances.