Encore des nouilles, Chroniques culinaires

Pierre Desproges

Les Echappés

  • Conseillé par
    8 décembre 2014

    5 fruits et légumes par jour + 1 Desproges !

    C'est sûr, voilà un livre qui ne fera pas rire tout le monde. Mais si vos proches ne sont pas fans de l'humour " irremplacé " de Desproges, peut-être est-il temps d'en changer... ou de tenter l'approche subtile avec ce recueil de chroniques culinaires qui, évidemment, ne sont pas à prendre au pied de l'assiette (ou du verre) ! Sinon, gare à vos enfants en bas âge, aux demi- sœurs végétariennes et autres tontons buveurs de flotte. Desproges, étonnamment donc, fut chroniqueur émérite à " Cuisines et Vins de France " entre 1984 et 1985. Rémunéré au litron, cela va sans dire. La bande d'illustrateurs de Charlie Hebdo s'en donnent à cœur joie pour accompagner les textes décapants du gars Desproges. Un accord dessins et mots (quasi mets&vins; !), au plus près de l'esprit irrévérencieux de Pierre Desproges. Vous raconter ici les spécialités culinaires du Québec, les ingrédients nécessaires à la préparation du pot-au-feu Marie-Croquette ou du cheval melba (variante injustement méconnue de la cigale melba) risquant fort de mettre en émoi vos papilles, contentons-nous donc de ce constat desprogien dont la mauvaise foi rendra service à plus au moment des fêtes de fin d'année : " Certes, l’eau est plus digeste que l’amanite phalloïde et plus diurétique que la purée de marrons. Mais ce sont là futiles excuses de drogués. D’autres vous diront que la cocaïne est moins cancérigène que l’huile de vidange. N’en tenez pas compte. Faites comme moi. Ménagez votre santé. Buvez du vin, nom de Dieu ! (...) ". A lire sans modération !

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  • Conseillé par
    17 novembre 2014

    Bon, alors, l'autre jour, je vais à ma librairie préférée pour commander Les chiens de l'aube et un livre d'Isabelle Filliozat -Il me cherche, version 6/11 ans, pour ne rien vous cacher-, je baguenaude autour des tables, je regarde les présentoirs, et lorsque la cliente précédente a fini je m'avance près de la caisse discuter un peu avec la libraire et passer ma commande. Ceci fait, je me retourne, et, mais qu'est-ce donc ? Un livre de Pierre Desproges ? Que je n'ai pas ? Mon sang de fan desprogien ne fait pas deux ni trois mais un seul tour et je m'empare dudit bouquin, que je paye évidemment avant de quitter les lieux pour savourer la plume de l'auteur.
    On a beau dire, un livre, c'est quand même mieux qu'un e-book, comme un bon cassoulet, c'est mieux qu'une boîte. Là, j'aurais pu mettre un point d'exclamation, mais j'hésite lorsque je lis ce que pensait P. Desproges de cette ponctuation :"C'est pourquoi je fous tout à coup des points d'exclamation partout alors que, généralement, j'évite ce genre de ponctuation facile dont le dessin bital et monocouille ne peut que heurter la pudeur." (p.77)

    D'abord celui-ci il sent bon -pas le dessin monocouille hein, non le livre bien sûr-, comme certaines BD, ça doit être dû aux dessins, et puis sentir bon quand on parle de bouffe, c'est mieux, ça met en appétit. Ensuite, le bouquin est beau, la couverture, mais aussi la tranche -toujours la bouffe-, car entre chaque chronique est insérée une citation de P. Desproges imprimée sur feuilles de couleurs différentes, donc quand on regarde la tranche du livre, on y voit un arc-en-ciel. Et enfin, j'aurais la possibilité de le mettre dans ma bibliothèque, de le reprendre quand je veux, de le montrer même avec ses dessins drôles qui illustrent parfaitement les textes et de lire à voix haute des extraits pour faire rire la galerie, car nul doute qu'elle rira la galerie, sinon, eh bien elle ne reviendra pas, c'est pas que je sois autoritaire, mais ne pas aimer Pierre Desproges quand même, ça ne se fait pas. Pas chez moi.
    Desproges a dit des horreurs, des trucs qu'on ne pourrait plus dire aujourd'hui, sur tout le monde, on le taxerait aujourd'hui d'antisémite, de raciste, de sexiste ou phallocrate voire carrément de misanthrope, de mec de droite, de mec de gauche tant il aimait taper sur les un(e)s et sur les autres, d'anti cancer, d'anti connerie, d'anti tout en fait, mais il était d'abord quelqu'un qui aimait et respectait la langue française, prêt à tout pour un bon mot, une belle tournure : "Aussi incongrue qu'une rosée des sables à Verkhoïansk, cette morne pluie de Nord tombait aussi sur le port d'Ibiza. Après des mois de soleil blanc, emportant aux égouts le sable salé dont la fine poussière enrobait les figuiers. A la terrasse du Mar y Sol où la jeunesse dorée d'argent, dorée de peau, s'encamomille au crépuscule, trois Scandinaves longues de cuisses grelottaient sidérées, chair-de-poulées de fesses dans la ficelle à cul qui tient lieu d'uniforme sous ces climats dépouillés. Et de vent, point." (p. 23/24)
    Peut-être pas récent comme humour, mais pas daté ! Et comme je le disais récemment (ici), je préfère taper dans les vieux pots pour rire un bon coup.