Eireann Yvon

http://eireann561.canalblog.com/

Amoureux de la lecture et de la Bretagne, j'ai fait au hasard des salons littéraires de la région beaucoup de connaissances, auteurs ou lecteurs.
Vous trouverez mes chroniques ici :
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A bientôt.
Yvon

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5 août 2019

Et Tati inventa un nouveau cinéma...

Je suis un fan de ce cinéaste alors je me suis régalé à la lecture de cet ouvrage qui a dû nécessiter des années de recherche.
Après de courts billets d’élus de la ville de Saint-Nazaire, et une préface pleine de tendresse de Philippe Delerm, Jean-Claude Chemin nous parle de ce merveilleux film qu’est "Les vacances de Monsieur Hulot".
Peu de Français à l'époque partaient en vacances, environ 17%. On trouve dans ce livre des reproductions d'affiches vantant les mérites de la Bretagne, et en particulier ses plages.
Jacques Tati choisit Saint Marc sur Mer, qu'il qualifia de studio de plein air, qui réunissait tous les éléments qu'il cherchait.
Pour le côté technique, le film se déroule sur quatre plateaux, la rue Charcot, le tennis (une des scènes cultes avec le service en trois temps à la Hulot), la plage et l'hôtel.
Les répétions furent longues et nombreuses ce qui valut à Tati, le surnom de Tatillon ! Mais cela s'explique aussi par le prix de la pellicule, la première prise devait être la bonne.
En réalité, il y avait peu de comédiens professionnels sur ce tournage : l'exemple le plus frappant est celui de Martine, la belle jeune femme blonde est une amie du couple Tati. Il est à noter que beaucoup de techniciens ont aussi de petits rôles.
Un excellent livre plein d'anecdotes sur le tournage de ce film que j'adore. Il contient également de très belles photos du tournage, des reproductions d'affiches en particulier du film à l'étranger, Angleterre ou Espagne entre autres.
Les dessous du tournage d'un grand film des prémices jusqu'au montage final.
Après avoir fini ce livre, il ne me reste plus qu'à regarder une nouvelle fois ce chef-d’œuvre... puis de me refaire l'intégrale des films du grand Monsieur Jacques Tati !
Avec toujours autant de bonheur.

21,00
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29 juillet 2019

Tragédie antique.

Colm Tóibín est un des auteurs irlandais les plus connus et aussi des plus prolifiques. Tous ses romans n'ont pas forcément pour cadre l'Irlande.
Ici, il revisite une tragédie grecque ayant pour thème le sacrifice d’Iphigénie ordonné par son père pour que les vents lui deviennent favorables et qu'il gagne une bataille. Trop lourd sacrifice pour la mère de celle-ci, Clytemnestre, qui ourdit sa vengeance avec l'aide de son amant, Égisthe, et d'une vieille sorcière.
Puis vient le tour d'Oreste de prendre en cours le récit, comment les soldats l'ont éloigné de son père après le retour de campagne de celui-ci. Il n'a pas compris pourquoi ! Pour lui de terribles épreuves commencent. Prisonnier, il s'enfuit avec deux autres jeunes gens, Léandre et Mitros. Il apprend la mort de son père...
Puis Électre entre en scène suivi de Clytemnestre, puis de nouveau Oreste intervient pour le dernier acte de cette tragédie antique...
Les trois personnages principaux, Clytemnestre, Oreste et Électre sont les sujets de chaque chapitre, plusieurs fois pour certains.
Parmi les autres personnages, Achille, qui servira d’appât pour entraîner Iphigénie au sacrifice, la belle Cassandre ramenée comme esclave par Agamemnon de ses conquêtes, qui ayant un don pour prévoir l'avenir, met en garde en vain celui-ci.
Colm Tóibín avait déjà revisité l’histoire ancienne avec « Le testament de Marie », où une mère porte un jugement critique sur les agissements de son fils et de ses amis, que j'avais moyennement apprécié.
Ici le défi est d'un autre niveau, mais plus réussi.
Une tragédie grecque revisitée à la sauce irlandaise.
Un récit plein de bruits, de fureur, de meurtres et de trahisons. Les Dieux sont souvent évoqués et ont bon dos pour les sacrifices, meurtres ou autre tueries.

21,00
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29 juillet 2019

Tragédie antique.

Colm Tóibín est un des auteurs irlandais les plus connus et aussi l'un des plus prolifiques. Tous ses romans n'ont pas forcément pour cadre l'Irlande.
Ici, il revisite une tragédie grecque ayant pour thème le sacrifice d’Iphigénie ordonné par son père pour que les vents lui deviennent favorables et qu'il gagne une bataille. Trop lourd sacrifice pour la mère de celle-ci, Clytemnestre, qui ourdit sa vengeance avec l'aide de son amant, Égisthe, et d'une vieille sorcière.
Puis vient le tour d'Oreste de prendre en cours le récit, comment les soldats l'ont éloigné de son père après le retour de campagne de celui-ci. Il n'a pas compris pourquoi ! Pour lui de terribles épreuves commencent. Prisonnier, il s'enfuit avec deux autres jeunes gens, Léandre et Mitros. Il apprend la mort de son père...
Puis Électre entre en scène suivi de Clytemnestre, puis de nouveau Oreste intervient pour le dernier acte de cette tragédie antique....
Les trois personnages principaux, Clytemnestre, Oreste et Électre sont les sujets de chaque chapitre, plusieurs fois pour certains.
Parmi les autres personnages, Achille, qui servira d’appât pour entraîner Iphigénie au sacrifice, la belle Cassandre ramenée comme esclave par Agamemnon de ses conquêtes, qui ayant un don pour prévoir l'avenir, met en garde en vain celui-ci.
Colm Tóibín avait déjà revisité l’histoire ancienne avec « Le testament de Marie », où une mère porte un jugement critique sur les agissements de son fils et de ses amis, que j'avais moyennement apprécié.
Ici le défi est d'un autre niveau, mais plus réussi.
Une tragédie grecque revisitée à la sauce irlandaise.
Un récit plein de bruits, de fureur, de meurtres et de trahisons. Les Dieux sont souvent évoqués et ont bon dos pour les sacrifices, meurtres ou autre tueries.

Éditions Gallmeister

22,60
Conseillé par
26 juillet 2019

Sang pour sang.

Pour un premier roman, je pense que l’on peut parler d’une réussite. Jeune romancière américaine vivant depuis une quinzaine d’années en Alaska.
Tracy (Trace) Petrikoff est ce qui paraît être une jeune fille normale, un peu sauvage peut-être. Elle aime la nature, les chiens, les courses de traîneaux, mais rien de très extraordinaire quand on vit au milieu de la nature sauvage dans un coin perdu de l’Alaska.
Elle essaye tant bien que mal de tenir les préceptes que lui a enseignés sa mère. La règle numéro quatre :
- « Ne jamais faire saigner quelqu’un », lui pose un problème car parfois elle ne le fait pas volontairement.
Elle est une enfant sauvage, fascinée par la nature, c’est aussi une spécialiste de la chasse, chose qui semble innée chez elle. Elle étudie les habitudes de ses proies, fabrique elle-même des pièges. Mais en plus, elle boit le sang des animaux tués. Et leur mémoire, ou une part de leur vie, devient la sienne.
Elle a aussi un but, faire la grande course de chiens de traîneaux de Iditarod, en junior, puis en adulte. Son père Bill Jr a participé à cette course mais il a été suspendu pour deux ans. La mère de Trace, Hannah, est morte renversée par un camion sur le bord d’une route. Elle a un frère Scott très différent d’elle, il ne chasse pas.
Mais un jour Trace est attaquée par un homme qu’elle blesse d’un coup de couteau, puis elle s’évanouit et se réveille ensanglantée. Un homme blessé se présente chez eux, un nommé Tom Hatch. Est-ce lui qui l’a attaqué ? Son père l’emmène à l’hôpital et il disparaît provisoirement de leur vie.
Peu après elle trouve un sac rempli de billets de banque… qu’elle garde.
Un jeune homme Jesse entre dans l’affaire familiale d’élevage de chiens, puis Hélène une infirmière du dispensaire devient la maîtresse de son père…
Mais au départ de l’Iditarod Junior, elle aperçoit Tom Hatch… pourquoi est-il revenu ? Le sac était semble-t-il à lui ? Trace va peu à peu s’enfoncer dans une sorte de folie sanglante.
Tracy et sa famille sont les personnages principaux de cette histoire
Un très bon roman, dur et complexe mais d’une lecture que j’ai trouvé très ardue.
Un dépaysement complet, découvrir la vie en Alaska et l’univers des « Mushers » dans le même roman avec en prime Tracy Petrikoff comme personnage principal, comme on dit cela déménage.
Ce roman a un côté fantastique mais également une excellente description de la vie dans cet état perdu au fin fond du nord du continent américain.

Stéphane Marsan

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26 juillet 2019

Chronique de l' Irlande rurale.

Premier livre de ce comédien et animateur à la télévision britannique.
Roman en deux parties et un épilogue se déroulant sur plusieurs années.
Nous sommes à Duneen, petit bourg où il ne se passe pas grand-chose. Alors pour Patrick James Collins (dit PJ Collins), policier de son état, plus que bien portant, la vie est un long fleuve tranquille mais un peu ennuyeux. Et comme sa gouvernante Meaney le soigne plus que bien, son tour de taille s'en trouve renforcé.
Mais les jours tranquilles ont une fin. En effet, des ouvriers découvrent sur un chantier un cadavre !
Alors c'est la panique dans le village, car les nouvelles vont vite, enfin plus vite que ce bon PJ Collins.
Qui doit malgré tout commencer l'enquête en attendant l'arrivée des renforts venant de Cork.
Il semblerait que le corps découvert soit celui de Tommy Burke, disparu un jour, sans, bien sûr, laisser d'adresse, mais deux prétendantes en plein désarroi ! Beaucoup de bruits ont circulé, il serait parti à Dublin, ou en Angleterre et pourquoi pas en Amérique ! Mais jamais aucune nouvelle.
Certains disent qu'ils l'ont vu prendre un bus pour Cork, mais depuis plus rien !
Mais deux femmes du village gardent une rancune tenace l'une envers l'autre...Elles espéraient l'épouser, chacune défendant sa cause et pensant que l'autre n'est qu'une vulgaire usurpatrice de sentiments.
Pendant ce temps l'enquête continue, le mort avait entre 16 et 22 ans et a été enterré il y a plus de 20 ans, mais moins de 30 ans ! Un certificat de décès a été établi pour Tommy, mais semble t-il personne n'était au courant et après l’inhumation du corps de ses parents, il s'avère que ce corps n'est pas le sien !
Mais ce cadavre n'est pour le moment rien qu'un mort !
Coup de théâtre, quatre mois plus tard, sur ce même chantier, dans une boîte en métal les ouvriers déterrent le cadavre d'un bébé...
PJ Collins recueillera les confidences d'une femme...
Une série de portraits de gens de la campagne, des vieilles filles, les sœurs Ross, Evelyn en particulier. D’autres mal mariées, comme Brid Riordan qui se réfugie dans l'alcool, ou d'autres détentrices de lourds secrets.
Mais ces personnages, y compris le Sergent Collins, qui, en plus de l'enquête, se découvre des problèmes de cœur, ont tous un côté sympathique et naïf que n'ont pas les policiers venus de la ville comme Linus Dunne.
Un roman qui fleure bon l'Irlande d’antan, avec ses qualités mais aussi ses nombreux défauts, en particulier le poids de la religion et l'hypocrisie qui règne dans ces petits villages !
L'Irlande rurale des romans de John McGahern, dans « La caserne », celle de Flann O'Brien dans « Le troisième policier » pour ne parler que de la police . Ou alors l'Irlande des nouvelles d'Edna O'Brien ou de William Trevor entre autres.
Un très grand livre. plein de pudeur et de nostalgie parlant d'une manière pleine de retenue d'un monde disparu, également en littérature.
Une découverte qui n'est pas sans me rappeler ma propre découverte, très lointaine, de la littérature irlandaise.