Se battre pour rester en vie

«Si tu ne me donnes pas ça, je la lâche!» Ma mère me tenait par-dessus la galerie du quatrième étage de notre maison et menaçait de me tuer si mon père ne lui donnait pas ce qu'elle exigeait. Ce souvenir, je l'ai occulté comme d'autres… J'étais si petite… Comment se sortir des coups, des humiliations? Comment sortir des violences maternelles dues à l'alcool? Comment sortir de cette peur continuelle de voir ma mère me «tuer», m'anéantir, me «dompter» pour obéir à sa folie? Rejetée et rouée de coups, il m'a fallu énormément de combativité et de caractère – et heureusement j'en ai! – pour arriver à vivre et construire une vie, ma vie. Sur ce chemin, j'ai eu aussi – et surtout – la chance d'avoir ma tante, Lou. C'est pour elle que je témoigne, pour lui dire «merci». B. S. s'est construite seule, ce qui fait sa force et sa valeur. Une fois son CFC (Certificat fédéral de capacité) d'employée de bureau en poche, elle entre en banque. Nommée cadre à l'âge de 20 ans, elle ne reste toutefois pas dans ce domaine. Pour payer les factures, elle est prête à tous les petits jobs, même de ceux qui sont tabous. La maternité passe alors par là; B. S. s'engage pour l'école de sa commune et, en parallèle à son poste d'assistante de direction et responsable des ressources humaines, elle entre en politique en devenant conseillère municipale. Ses combats sont sincères, et principalement axés sur l'hygiène hospitalière et l'accompagnement de personnes en fin de vie.