L'Indigent philosophe
EAN13
9782845781207
ISBN
978-2-84578-120-7
Éditeur
Manucius
Date de publication
Collection
Littéra
Nombre de pages
108
Dimensions
15,7 x 12 x 0,9 cm
Poids
92 g
Code dewey
843
Fiches UNIMARC
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L'Indigent philosophe

De

Manucius

Littéra

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Marivaux le dramaturge est largement lu et reconnu ; il est en revanche moins célèbre pour ses articles alors qu’il a pourtant collaboré pendant plus de quarante ans aux périodiques de son temps. Le texte ici présenté fait partie de ce large « corpus journalistique » aujourd’hui presque totalement oublié. L’Indigent philosophe, écrit de mars à juillet 1727 sous forme de sept feuilles, « espèces de mémoires » est « un essai de ce qu’on pouvait faire en écrivant au hasard tout ce qui viendrait à l’imagination ». Marivaux reprend ainsi trois ans après la fin du Spectateur français, qu’il avait lui-même lancé, la forme du périodique avec un « personnage philosophe », sorte de sage atypique sectateur impertinent de Diogène et de Bacchus.

Le XVIIIe siècle donne une extension plus large qu’aujourd’hui au mot « philosophe ». A cette époque, le philosophe est un savant, un interprète de la nature, mais également un sage selon l’acception stoïcienne, un homme qui a appris à dominer ses passions. Mais attention, le philosophe de Marivaux n’est pas encore celui des Lumières, il rechigne à en faire un homme impliqué dans la vie de la Cité, participant activement au progrès de l’esprit humain, à la dénonciation des injustices et à la prospérité de son pays ; il élabore au contraire un personnage moraliste, spécialiste des passions de l’âme.

Le texte est structuré par deux récits autobiographiques, celui de notre indigent philosophe, doublé de celui d’un compagnon d’ivresse, acteur amateur rencontré au hasard de la vie. Ces héros narrateurs, « naturellement babillard(s) », assument leur condition d’homme ruiné, sans désespoir ni cynisme.

L’indigent Philosophe est issu d’une bonne famille et n’a que vingt ans lorsqu’il hérite d’une fabuleuse richesse familiale qu’il s’empresse de dilapider en quelques années. Il est un marginal qui ne vit que dans l’instant présent et ne souhaite aucunement quitter son état de clochard pour réintégrer la bonne société sur laquelle il n’a guère d’illusion. Il survit grâce à bienfaisance et sa reconnaissance n’est entachée d’aucune honte : il est totalement indifférent à l’opinion et n’éprouve aucune culpabilité de sa ruine et n’y attache aucune valeur d’instruction : « tout ce qu’il a fait, il le ferait encore ». Il devient philosophe par nécessité car « quand on ne jouit de rien, on raisonne de tout ».

L’indigent philosophe est une des créations littéraires de Marivaux les plus riches d’avenir car il annonce avec trente ans d’avance cet autre « homme sans souci » que sera le Neveu de Rameau de Diderot.
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