- EAN13
- 9782753566781
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 18/05/2022
- Collection
- Histoire
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Le prince et son portrait
Incarner le pouvoir dans l’Allemagne du XVIe siècle
Naïma Ghermani
Presses universitaires de Rennes
Histoire
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782753566781
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La Réformation ne donne pas seulement naissance à une nouvelle manière de
croire, mais aussi à une nouvelle manière de voir. Dans l’Empire allemand, si
Luther tolère les images dans les églises, il n’en provoque pas moins
l’apparition d’une nouvelle iconographie religieuse et profane. On peut en
effet relier à la prédication luthérienne et au combat confessionnel la
multiplication d’images du prince, produites par l’atelier de Lucas Cranach,
peintre graveur attitré des électeurs de Saxe, premiers défenseurs du
Réformateur. Ce nouvel art visuel du portrait donne naissance à des formes
inédites de la représentation de l’autorité politique. En réponse à cette
expansion du portrait protestant, les princes catholiques de l’Empire
s’engagent eux aussi dans une production visuelle nouvelle. Ainsi s’instaure,
à côté du combat des armes et de la parole, une guerre des images dont l’enjeu
est bien la reconnaissance légitime d’une foi, mais aussi la redéfinition du
pouvoir civil. Après la paix d’Augsbourg (1555) qui reconnaît une existence
légale aux luthériens, les formes de représentations de ces derniers tendent à
capter les modalités figuratives impériales et monarchiques, fondées pourtant
sur un modèle catholique de l’Incarnation. Le portrait du prince adossé à une
importante réflexion théorique sur son autorité devient un des moyens de
penser un pouvoir en pleine mutation.
croire, mais aussi à une nouvelle manière de voir. Dans l’Empire allemand, si
Luther tolère les images dans les églises, il n’en provoque pas moins
l’apparition d’une nouvelle iconographie religieuse et profane. On peut en
effet relier à la prédication luthérienne et au combat confessionnel la
multiplication d’images du prince, produites par l’atelier de Lucas Cranach,
peintre graveur attitré des électeurs de Saxe, premiers défenseurs du
Réformateur. Ce nouvel art visuel du portrait donne naissance à des formes
inédites de la représentation de l’autorité politique. En réponse à cette
expansion du portrait protestant, les princes catholiques de l’Empire
s’engagent eux aussi dans une production visuelle nouvelle. Ainsi s’instaure,
à côté du combat des armes et de la parole, une guerre des images dont l’enjeu
est bien la reconnaissance légitime d’une foi, mais aussi la redéfinition du
pouvoir civil. Après la paix d’Augsbourg (1555) qui reconnaît une existence
légale aux luthériens, les formes de représentations de ces derniers tendent à
capter les modalités figuratives impériales et monarchiques, fondées pourtant
sur un modèle catholique de l’Incarnation. Le portrait du prince adossé à une
importante réflexion théorique sur son autorité devient un des moyens de
penser un pouvoir en pleine mutation.
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