Le dernier gardien d'Ellis Island

Gaëlle Josse

Les Éditions Noir sur Blanc

  • Conseillé par
    14 mai 2015

    Un roman captivant qui emporte le lecteur !

    1954. John Mitchell, directeur du centre d'immigration d'Ellis Island voit sa vie défiler avec la fermeture de l'endroit dans lequel toute celle-ci s'est construite. Il rédige un carnet de souvenirs, y consigne toute sa vie personnelle et professionnelle, les deux étaient intimement liées ; elles le sont encore plus lorsque l'homme intègre se souvient de Liz, sa femme disparue trop tôt, mais aussi de sa passion pour Nella, une immigrante sarde venue chercher la paix sur les terres américaines.

    Le regard de John Mitchell sur son travail, sur les gens qui ont croisé son chemin, sur le lieu qu'il a arpenté toute sa vie nous permet de comprendre cet endroit symbolique. Un roman captivant qui emporte le lecteur sur cette île, vers ces destins, parfois brisés.

    Au final, une très jolie plume qui vous fait pénétrer au plus profond des souvenirs, des regrets, des douleurs qui sont imposés par la vie pour trouver son coin de bonheur.


    © Les Chroniques de Mlv 15-09-2014
    http://www.slog.fr/les_chroniques_de_mlv/9723/blogs/LES-CHRONIQUES--DE-MLV-LE-DERNIER-GARDIEN-D-ELLIS-ISLAND-


  • Conseillé par
    24 novembre 2014

    amour, Etats-Unis, immigration

    "Ses choix les plus terribles" : ah bon ! Je n'en ai noté qu'un, et encore, j'aurai fait le même choix que lui sans que cela me paraisse si terrible.

    Alors oui, cette lecture ne m'a pas bouleversée.

    J'attendais de visiter le bâtiment d'Ellis Island : son hall d'entrée immense, ses couloirs et ses pièces froides, le circuit des immigrants avant le Grall de la Porte d'Or.

    Car Mon cher et tendre et moi avons eu la chance de visiter les lieux au petit matin, avant la horde de touristes et de scolaires. J'aurais aimé retrouver cette ambiance si particulière, ou alors quelque chose de complètement différent, mais bien vivant.

    L'auteure nous offre plutôt le portait d'un personnage, certes important dans la hiérarchie du lieu, mais que j'ai trouvé détaché des hordes d'immigrants qu'il était chargé de recevoir. Et puis il ne peut imaginer une seconde que son amour interdit ai pu aller plus loin que Manhattan. Et Dieu sait que ce pays est immense.....

    Vous l'aurez compris, je suis passée complètement à côté de ce roman. Tant pis pour moi.

    L'image que je retiendrai :

    Celle de la tombe de Paolo, un peu à l'écart des autres, sur cette île bientôt abandonnée.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2014/11/22/30963451.html


  • Conseillé par
    13 octobre 2014

    Novembre 1954, Ellis Island va fermer ses portes définitivement dans quelques jours. Un lieu qui a vu des des millions d'hommes et de femmes venus chercher le rêve américain. Autant d'étrangers qui devaient y transiter avant le verdict final : admis sur le sol américain ou rejetés. John Mitchell le dernier gardien d'Ellis Island est encore sur l'île. Les bâtiments gardent la trace de ces migrants, jeunes ou plus âgés, fatigués mais espérant qu'ils pourront débuter une nouvelle vie.

    Et John Mitchell se souvient et écrit dans son journal. De son arrivée sur l'île où il a passé en tout quarante années. De simple gardien, il est passé directeur. Le bonheur de trop courte durée avec sa femme Liz rencontrée sur l'île et qui y mourut. Puis sa relation ambiguë avec Nella une jeune sarde. Un homme dont la conscience n'est pas tranquille. Et il revient sur tous ces hommes et ces femmes avec les procédures établies par les services d'immigration : les questions posées, l'examen médical et l'appréhension de la sentence. Des familles qui seront déchirées, refoulées ou admises. Un directeur qui applique les règles et l'homme qui paraissait froid, distant nous apparait sous une autre facette. Celle d'un être humain avec ses émotions et ses failles et qui a commis des erreurs.
    Gaëlle Josse nous offre un très beau livre sur l'exil et rend hommage à tous les migrants avec finesse et sensibilité. Sans pathos et en leur rendant une dignité souvent oubliée...


  • Conseillé par
    27 septembre 2014

    John Mitchell arrive sur cette île, jeune homme avec un rôle encore très imprécis, au début des années 1910. Petit à petit, son intelligence, son sens de l'organisation et ses compétences lui permettent de devenir directeur. Dans son journal, il remonte le cours de sa vie, parle de sa trop brève union avec Liz, de son attirance pour Nella, une immigrante sarde. Il explique également le rôle du centre d'Ellis Island, la parfois difficile prise en charge des immigrants, la difficulté pour eux de tout quitter pour un ailleurs qu'ils espèrent meilleur : "Pendant quarante-cinq années -j'ai eu le temps de les compter-, j'ai vu passer ces hommes, ces femmes, ces enfants, dignes et égarés dans leurs vêtements les plus convenables, dans leur sueur, leur fatigue, leurs regards perdus, essayant de comprendre une langue dont ils ne savaient pas un mot, avec leurs rêves posés là, au milieu de leurs bagages."

    [...] Apprendre, apprendre vite et ne pas se retourner. Je ne sais pas si pour la plupart d'entre eux le rêve s'est accompli, ou s'ils ont brutalement été jetés dans un quotidien qui valait à peine celui qu'ils avaient fui. Trop tard pour y penser, leur exil est sans retour." (p. 19/20).
    A partir d'une réalité, Gaëlle Josse construit un roman, une fiction, seuls quelques personnages secondaires de son livre sont réels, mais elle s'est permis de leur inventer des traits de caractère. A l'aide d'une très belle écriture, classique, simple, sans faire appel à des superlatifs, des centaines d'adjectifs, elle fait naître une ambiance propice aux souvenirs. Beaucoup de sensibilité, d'empathie pour ses personnages, tant pour elle j'imagine que pour nous lecteurs. Les sentiments ne sont pas absents de ce lieu pourtant pas romantique : "Cette jeune Italienne brune et affligée avait atteint en moi des régions inconnues, de ces lieux dont l'existence reste insoupçonnable et dont la brusque découverte nous tend un miroir où se reflète un inconnu." (p.69). Ellis Island, un sas vers la liberté, vers une nouvelle vie pour des millions d'immigrants, vers le fameux rêve américain, "America, America !" est un lieu mythique, une dernière embuche avant la possibilité de recommencer à zéro. Sous la plume de Gaëlle Josse, ce lieu reste bien sûr un endroit de mélange des populations, de désinfection lorsque les migrants arrivent pleins de vermine, de conflits entre les uns et les autres, mais il est aussi un espace dans lequel tous les espoirs sont permis. John Mitchell voit les siens réduits à néant, il sait désormais que sa vie sera auprès des migrants, il deviendra un ermite à Ellis Island, au milieu d’une foule on ne peut plus cosmopolite. Ce sera son lieu-ressource.
    Je découvre l’auteure avec ce roman, pourtant elle en a écrit d’autres qui ont eu de beaux échos. Un petit livre (167 pages) publié chez Noir sur blanc dans leur très belle collection Notabilia dans laquelle j’ai déjà pu apprécier Lutte des classes d'Ascano Celestini et Franz Schubert Express de Tecia Werbowski.


  • Conseillé par (Libraire)
    1 août 2014

    Quand le gardien devient le prisonnier

    Ellis Island à l'embouchure de l'Hudson, ferme ses portes en 1954 après avoir accueilli et rejeté des milliers d'hommes et de femmes venus se presser contre les portes dorées des États-Unis d'Amérique. Un homme encore demeure sur l'île. Il s'appelle John Mitchell et il est le dernier gardien d'Ellis Island. Quelques heures avant de quitter définitivement l'île, son domaine depuis tant d'années, Mitchell revient sur sa vie et explore les tréfonds de sa conscience.

    Gaëlle Josse signe, avec "Le dernier gardien d'Ellis Island" un roman fort qui mêle adroitement le destin unique d'un individu et la grande histoire d'Ellis Island, destination rêvée d'une partie du monde de 1892 à 1954. Tout au long de cette dernière soirée, John Mitchell se remémore les évènements marquants de son existence tout en cherchant vainement la rédemption. C'est un homme prisonnier de sa propre conscience que l'on découvre, usé par un enfermement intérieur. Des rouages de l'administration aux tragédies humaines, ce roman poignant nous narre les heures sombres d'un homme face à sa propre humanité. "Le dernier gardien d'Ellis Island" explore la thématique de l'exil et de l'exilé qui sait prendre de multiples et douloureuses formes.