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    10 janvier 2014

    Le bonheur est dans le pré.
    Un roman optimiste : une denrée rare.
    Alors faut pas se priver, pas hésiter : servez-vous une tasse de «L’éveil de mademoiselle Prim», vous verrez ça fait du bien.
    A Saint-Irénée d’Arnois (c’est où ça ?) vit une étrange communauté : des hors-la-loi romantiques.

    Un village tranquille et cultivé qui cultive le bonheur comme d’autres cultivent du maïs transgénique.
    Loin des éxubérantes mégalopoles.
    Ses habitants, tous plus originaux les uns que les autres, ont fui les villes hostiles.
    Ils veulent «protéger leurs enfants de l’influence du monde, revenir à la pureté des moeurs, retrouver la splendeur de l’ancienne culture.»

    Une secte ? Des nouveaux Amish ? Des bobos ? Des illuminés ?

    Point de tout cela cher lecteur impatient et curieux, vous le saurez en lisant ce livre qui se déguste comme une bonne truffe au chocolat.

    Et c’est dans cet étonnant village que va «atterrir» Mademoiselle Prudence Prim pour un poste de bibliothécaire auprès d’un énigmatique monsieur, «l’homme du fauteuil» (on ne connaitra jamais son nom), une sorte de gentleman «à l’ancienne».

    Ici les enfants se prénomment Téséris, Deka, Eksi ou Septimus. Ils ne sont jamais allés à l’école mais connaissent sur le bout des doigts le latin et le grec, lisent Saint Augustin et Virgile.
    Ils pratiquent l’escrime et respectent les codes de la chevalerie.

    Un paradis perdu, une fable, une bluette insignifiante, un premier roman très original que j’ai lu avec un grand plaisir.

    Ce roman est un petit bonheur de lecture, bavard et confortable, hors du temps. A découvrir !

    Vivement conseillé avec la tasse de thé et le feu de cheminée qui vont avec !

    « Malgré le chaos que vous voyez dans ma bibliothèque (…) il n’y a pas une seule virgule improvisée dans l’éducation des enfants. Ni aucun des livres qui leur passent entre les mains qui ne soient auparavant passé entre les miennes. Ce n’est pas un hasard s’ils ont lu Carroll avant Dickens et celui-ci avant Homère. Il n’y a rien de fortuit dans le fait qu’ils aient appris à rimer avec Stevenson avant d’arriver à Tennyson, ni qu’ils soient arrivés à Tennyson avant d’en venir à Virgile. Ils ont connu Blanche-Neige, Pierrot le Lapin et les enfants perdus avant Oliver Twist, Gulliver et Robinson Crusoé, et ceux-ci avant Ulysse, don Quichotte, Faust ou le roi Lear. Et ils l’ont fait dans cet ordre parce que je l’ai voulu ainsi. Ils grandissent avec de bonnes lectures avant d’être capables d’assimiler ensuite de grandes lectures. »