Réanimation

Cécile Guilbert

Grasset

  • Conseillé par (Libraire)
    17 novembre 2012

    Comment vivre seul(e) lorsque du jour au lendemain, lorsque l'on se voit séparé de la personne avec qui on partage sa vie depuis tant d'années ?
    C'est l'expérience que nous propose de vivre Cécile GUILBERT dans ce roman, pour le meilleur et pour le pire. La narratrice nous plonge au cœur de ses angoisses, dans l'attente morbide de savoir si son mari, atteint d'une maladie rare, va pouvoir s'en sortir. Plongée au plus profond d'elle même, on partage avec compassion sa douleur, ses envies, ses doutes, ses espoirs accrochés à des petits rien comme un message de répondeur, l'oreiller sur lequel il dormait...

    Un roman déchirant, qui nous fait vivre au quotidien l'angoisse de ceux qui souffrent en silence et qui n'ont pour s'accrocher que l'espoir de revoir ceux qu'ils aiment en bonne santé. Chacun s'est posé ou se posera les même questions que notre héroïne, ne serait-ce que par affection pour cette femme qui doit rester forte quoiqu'il arrive.
    Une écriture des plus sensée pour transcrire les pensées les plus sombres et confuses qui soient. Admirablement bien écrit, il devrait émouvoir les plus sensibles et faire réfléchir sur l'importance de la vie et de chérir ceux que l'on aime.


  • Conseillé par
    12 décembre 2013

    La narratrice nous raconte ses angoisses les plus profondes lorsque Blaise , son mari est en service de réanimation pendant plusieurs semaines. Elle nous confie ses doutes les plus profonds : à savoir si son mari se réveillera un jour ou non , comment elle affronte ses quelques semaines seules. Tout cela en y croisant avec des passages de mythologie et d'Histoire.


  • Conseillé par
    30 août 2012

    Fin mars 2008, Blaise, cinquante ans, le mari de la narratrice est hospitalisé. Atteint d’une infection rare appelé la cellulite cervicale, il est opéré en urgence. Lorsque sa femme le cherche au service ORL, elle trouve une chambre vide. Blaise est au service réanimation.

    Fin mars 2008, Blaise, cinquante ans, le mari de la narratrice est hospitalisé. Atteint d’une infection rare appelé la cellulite cervicale, il est opéré en urgence. Lorsque sa femme le cherche au service ORL, elle trouve une chambre vide. Blaise est au service réanimation.

    Un couple marié depuis vingt ans, sans enfant, heureux jusqu’à ce que la maladie foudroie l'époux. Sa femme vit là leur première séparation, d'autant plus brutale que jamais elle ne lui avait effleurée l'esprit. Après l’opération, Blaise est relié à toutes sortes de machines au croisement de l’homme et du robot, enfoncé dans la pure vie biologique; suspendu à l’existence par le fil fragile des organes et des cellules et plongé dans un coma artificiel pour une durée indéterminée. Comme pour mettre à distance la mort, elle tient un journal quotidien. Et consigne sa peur, l’angoisse, l’absence et les palliatifs pour la combler, les visites à l’hôpital, les comptes-rendus à l’entourage, les questions qui surgissent Comment va Blaise ? où voltigent désormais son esprit et son âme ? dans quel monde son « je » s’est-il réfugié ? est-il encore capable de rêver ? et si oui d’une manière nouvelle ? se trouve-t-il plongé dans une flaque noire ou un grand blanc ? un avant goût de la mort et du néant ?. Le quotidien déréglé et les nuits hantées par des cauchemars. Réanimation comme le nom du service hospitalier et réanimation chez Cécile Guilbert des émois, des souvenirs et de l'imaginaire galopant sans aucun contrôle possible.

    Le pathos n’a pas sa place. Au contraire, le récit est émaillé intelligemment de références à la mythologie grecque, aux contes, à l’Art. Mysticité de la médecine, de la mort et de la vie, qui trouve tout naturellement sa place et ouvre des portes sur des interrogations et sur la méditation . Un écho à nos propres peurs face à la mort, à la maladie, à la perte de l’autre et de voir ainsi basculer sa vie définitivement.
    Il faut prendre son temps pour lire ce roman à l’écriture sensible, riche sans être lourde. Si je ne connaissais pas certaines références artistiques, ce point ne m’a pas gênée car j'ai appris, je me suis enrichie.
    Ce roman est avant tout une belle déclaration d’amour d’une telle sincérité que j’ai eu la gorge serrée d’émotions. J’ai relu des passages rien que pour leur portée et leur beauté ! Un moment de lecture rare !