Rue des voleurs

Mathias Enard

Actes Sud

  • Conseillé par (Libraire)
    31 octobre 2012

    Très bon roman.

    A l'aube du printemps arabe, un jeune tangérois "faute" avec sa cousin Meriem. Il s'enfuit de chez lui et vit dans la rue,avant d'être recueilli par un groupe islamiste qui le nourrit, l'habille et le loge. On suit son parcours, sur fond de printemps arabes, de dérives religieuses, lui qui garde ses rêves et ses espoirs intacts, bien au chaud, grâce à une vie de lectures intense. Ce qui ne l'empêche de voir ses ambitions se heurter continuellement à la précarité de sa condition...

    Un roman-fleuve fascinant, à l'écriture douce, juste et profonde ! A lire d'urgence.


  • Conseillé par
    30 novembre 2012

    Espagne, jeunesse, Maroc

    L'auteur semble aimé les ailleurs. Après "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" qui m'avait emmené à Constantinople au XVIe siècle, ce roman m'a projeté en plein Maghreb du XXIe siècle.

    Ici, pas de Michel-Ange, mais la poésie des grands auteurs arabophones, les aventures du voyageur Ibn Batouta, et les romans de la Série Noire avec Manchette et Doa.
    Un parcours des fins fonds de Tanger au bas fond de Barcelonne, l'itinéraire d'un jeune qui n'attend rien de la vie ni de l'avenir. Mais qui vit toutefois pour la littérature et l'amour.
    Il va où le vent le porte, mais reste en phase avec son époque : ses espérances avec le Printemps Arabe ; ses noirceurs avec les attentats de Marrakech.
    Il veut croire jusqu'au bout en son ami Bassam et en leur amitié, comme il a cru en Judit.

    Et puis les femmes, omniprésentes, envoutantes, et mystérieuses.

    L'image que je retiendrai :
    Celle de la Rue des voleurs, la dernière adresse de Lakhdar, où cohabitent prostituées, sans papiers et pauvres.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2012/11/19/25565472.html


  • Conseillé par (Libraire)
    12 octobre 2012

    Le printemps arabe n'a pas été perçu par tout le monde de la même façon !

    A déguster avec une carré de chocolat noir ... intense ! Tout autant que le roman ...
    L'un soutiendra les effets de l'autre : lorsque vous serez rentré, dès le départ, dans spirale du "Mais que va devenir Lakhdar ?"
    Intensité, donc.

    Sans confusion, l'impact de cette lecture est déroutant ... ce jeune marocain, épris de liberté, est emporté dans un récit vif et rythmé :
    « Je suis ce que j’ai lu, je suis ce que j’ai vu, j’ai en moi autant d’arabe que d’espagnol et de français, je me suis multiplié dans ces miroirs jusqu’à me perdre ou me construire, image fragile, image en mouvement. » (p236)

    Construction dramatique d'un jeune immigré et d'ailleurs, vous n'en serez pas chocolat jusqu'à la fin !