- EAN13
- 9791036903984
- Éditeur
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Date de publication
- 1975
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
La pensée vraie, dit-on, se doit de n’appartenir à personne. Un théorème est
sans humeurs, sans âge, sans siècle, texte pur, structure sauvée de la mort
par relations internes, comme la monade. Pourtant, les énoncés philosophiques
ont — au moins aussi — une autre vérité. Quelqu’un parle. Il parle à
quelqu’un. Il essaie. Se perd. Se retrouve. Cela veut dire. Dit parfois. Plus
souvent laisse dire. Et voici que la mort revient, avec sa poésie toujours
inachevée, avec le temps, avec l’histoire et son désordre. Ou les ruses de son
désordre. On peut lire dans tous les sens. Inventer. Il n’y a pas de jeu dans
ce jeu qui ne se laisse pas déduire, parce qu’on n’en connaît pas les règles,
sauf la plus banale : le mortel, lui, a des humeurs, un âge, un siècle, et son
désordre, de moins en moins libre, finit par débrouiller quelque idée
directrice d’un passé encore vivant devant un avenir perdu.
sans humeurs, sans âge, sans siècle, texte pur, structure sauvée de la mort
par relations internes, comme la monade. Pourtant, les énoncés philosophiques
ont — au moins aussi — une autre vérité. Quelqu’un parle. Il parle à
quelqu’un. Il essaie. Se perd. Se retrouve. Cela veut dire. Dit parfois. Plus
souvent laisse dire. Et voici que la mort revient, avec sa poésie toujours
inachevée, avec le temps, avec l’histoire et son désordre. Ou les ruses de son
désordre. On peut lire dans tous les sens. Inventer. Il n’y a pas de jeu dans
ce jeu qui ne se laisse pas déduire, parce qu’on n’en connaît pas les règles,
sauf la plus banale : le mortel, lui, a des humeurs, un âge, un siècle, et son
désordre, de moins en moins libre, finit par débrouiller quelque idée
directrice d’un passé encore vivant devant un avenir perdu.
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