- EAN13
- 9782600314510
- Éditeur
- Droz
- Date de publication
- 2011
- Collection
- Textes Littéraires Français
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Madame Bovary. Reproduction au trait de l'original de 1857, annotée par Gustave Flaubert (BHVP, Rés. ms. 95)
Gustave Flaubert, Yvan Leclerc
Droz
Textes Littéraires Français
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-
Aide EAN13 : 9782600314510
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Du 1er octobre au 15 décembre 1856, la Revue de Paris publie dans six numéros
consécutifs un roman inédit, Madame Bovary. Laurent Pichat, rédacteur de la
Revue, a exigé de son auteur des coupes et censuré certaines scènes. Dès qu’il
reçoit en avril 1857 son exemplaire de l’édition originale, Flaubert, désireux
de pérenniser la bêtise du censeur, reporte une par une les corrections
exigées et commente la suppression imposée. Il procède très minutieusement :
au crayon d’abord – il met les passages concernés entre crochets, il barre
d’un trait horizontal les fragments courts, d’une croix de saint André les
plus longs – puis à l’encre, il encadre presque toujours le morceau visé et,
quelquefois, repasse à la plume sur les rayures au crayon. Paradoxe de la
rature, ce qui immédiatement saute aux yeux, c’est la violence de la
mutilation. Et c’est presque une autre Madame Bovary que l’on découvre, une
Bovary de bon goût, enfin acceptable, privée de son « immoralité » supposée.
Sans doute le premier écrivain à inscrire rétrospectivement dans le corps même
du livre l’un des moments douloureux de sa genèse, Flaubert montrait
volontiers cet exemplaire-témoin à ses amis. Par cette édition, son objectif
est atteint : faire sortir la censure du cadre privé du manuscrit afin que la
postérité puisse juger.
consécutifs un roman inédit, Madame Bovary. Laurent Pichat, rédacteur de la
Revue, a exigé de son auteur des coupes et censuré certaines scènes. Dès qu’il
reçoit en avril 1857 son exemplaire de l’édition originale, Flaubert, désireux
de pérenniser la bêtise du censeur, reporte une par une les corrections
exigées et commente la suppression imposée. Il procède très minutieusement :
au crayon d’abord – il met les passages concernés entre crochets, il barre
d’un trait horizontal les fragments courts, d’une croix de saint André les
plus longs – puis à l’encre, il encadre presque toujours le morceau visé et,
quelquefois, repasse à la plume sur les rayures au crayon. Paradoxe de la
rature, ce qui immédiatement saute aux yeux, c’est la violence de la
mutilation. Et c’est presque une autre Madame Bovary que l’on découvre, une
Bovary de bon goût, enfin acceptable, privée de son « immoralité » supposée.
Sans doute le premier écrivain à inscrire rétrospectivement dans le corps même
du livre l’un des moments douloureux de sa genèse, Flaubert montrait
volontiers cet exemplaire-témoin à ses amis. Par cette édition, son objectif
est atteint : faire sortir la censure du cadre privé du manuscrit afin que la
postérité puisse juger.
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